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Photo du rédacteurCharly

Initiative écologique à Luang Prabang : la vaisselle jetable 100% biodégradable du Nahm Dong Park

Comment réduire sa production de déchet plastique ? Quelles solutions pour moins polluer ? Ces questions sont au cœur des problématiques mondiales actuelles. Au Laos où la conscience écologique commence tout juste à bourgeonner, on peut découvrir de premières initiatives. Alors, comment réduire sa consommation en plastique tout en favorisant le tourisme ? Le Nahm Dong Park propose un élément de réponse. En employant une technique innovante, ils transforment de simple feuille en vaisselle. Incroyable ? Toutes les explications avec Samuel, leader sur ce projet.




Samuel, d’où vous vient cette volonté de créer des matériaux 100% biodégradables ?


La conscience écologique a toujours été très ancrée dans la philosophie du Nahm Dong Park. Nos ateliers artisanaux mettent en valeur les techniques ancestrales et nos activités sont toutes pensées pour respecter l’environnement. Notre leitmotiv : proposer un retour à la nature. La polluer serait un contresens, non ? C’est pourquoi créer de la vaisselle 100% biodégradable, c’était un peu la suite logique.



La technique vient d’Inde, pourquoi donc ?


Alors, il faut savoir que la matière première pour cette technique, c’est la cosse d’aréquier. Et quel en est le premier pays producteur ? L’Inde.


C’est donc assez naturellement qu’ils aient été les précurseurs. On a choisi cette méthode de production car l’arec, aussi appelée palmier a bétel, est très présente au Laos. Ça n’aurait pas eu de sens de devoir importer la matière première, non ?



En utilisant les cosses que l’on trouve localement, notre bilan carbone est donc très faible. On se fournit aux marchés mais on peut aussi en trouver dans les forêts aux alentours du parc. Les chasseurs et paysans viennent nous en apporter pour qu’on leur achète.




Alors, concrètement, comment ça marche ?


L’humidité présente dans la cosse est un facteur crucial pour faire un bon produit fini. La première étape est donc de les faire sécher. Puis nous les lavons, ce qui permet de les assouplir un peu avant de les passer à la presse. Alors comment cette machine fonctionne-t-elle ? Rien de compliqué en fait. Il s’agit d’une presse avec des vérins qui viennent comprimer la matière première. Les moules, qui donnent la forme au produit fini, sont chauffés à haute température. On peut donc parler de thermoformage.

Ça peut paraître simple sur le papier mais la technique nécessite du temps pour faire les réglages. Humidité, épaisseur, type de feuille, température des moules, force de pression, … Il n’y a pas de recette miracle ! C’est en pratiquant et en tâtonnant qu’on arrive à un produit fini correct.




Quelles sont les possibilités ?


En fait, les possibilités sont illimitées, il suffit d’avoir les bons moules. Assiettes, couverts, plateaux, … tout est possible. Pour l’instant, nous sommes en phase expérimentale. On essaye de gagner en constance sur les produits à base de bétel. Et en parallèle, on développe d’autres produits en utilisant des matières premières aussi abondantes au parc à savoir le bambou et le bananier. On a encore des heures d’expérimentation devant nous !




En termes de prix, est-ce possible d’être compétitifs avec le plastique ?


Pas vraiment… Prenez par exemple les boites en plastique très largement utilisées pour les plats laotiens à emporter. Le lot de 100 coûte 25 000 kip, soit 250kip/pièce. Avec notre technique, la matière première à elle seule coûte 200 kip pour une pièce. Ce à quoi il faut ajouter l’amortissement de la machine, les salaires des ouvriers, le local, etc… Autant dire qu’il est impossible d’arriver au même prix. Mais en même temps, on ne peut pas comparer une production de masse avec une petite manufacture locale qui fabrique des produits écologiques. De plus le prix final reste très raisonnable.


Ça sera donc aux consommateurs de faire leur choix.


Vous seriez prêts à payer votre repas plus cher pour utiliser du matériau biodégradable ? Disons par exemple 16 000 kips au lieu de 15 000 kips pour ne pas polluer ? Si la réponse parait évidente pour des personnes sensibles à la cause écologique, le message a plus de mal à passer pour les populations locales. Mais on a déjà certains restaurants qui sont intéressés par nos produits. Globalement, le secteur de la restauration, de l’hôtellerie ainsi que du tourisme sont ceux qui côtoient les mentalités européennes, et qui sont donc plus réceptifs à cette philosophie. Notre but est vraiment d’aider à amorcer les consciences, car à notre échelle, on ne peut pas à révolutionner un mode de fonctionnement.



Nous voulons remercier Samuel Vedrines et le Nahm Dong Park pour nous avoir fait découvrir leurs expériences. De manière plus globale, nous souhaitons les remercier pour leurs initiatives écologiques. Il est crucial pour un pays en développement de ne pas rater le train du tourisme responsable. Nous sommes tous acteurs de cette transition écologique, nous avons tous un rôle à y jouer. Alors, si vous aussi vous souhaitez profiter d’un voyage responsable, n’hésitez pas à nous contacter. L’éco-tourisme est au cœur de notre approche. Bon voyage à tous !















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